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jeudi 12 juillet 2012

Crédit immobilier: à suivre!


Le taux directeur de la BCE vient d'être ramené à 0,75 %, au plus bas depuis la naissance de l'euro. Cette baisse devrait se répercuter dans les taux de crédit immobilier proposés par les banques. Nos explications.

Du jamais vu depuis la naissance de l'euro. En abaissant le 5 juillet son taux directeur à 0,75 %, la banque centrale européenne (BCE) a touché un plancher depuis le lancement de la monnaie unique. Un des effets de cette intervention est de permettre aux banques de se financer à un coût plus faible, ce qui leur permet en théorie d'abaisser les taux de crédit -notamment immobilier -qu'elles proposent. Mais ce raisonnement est-il vraiment fondé ? Et quel sera l'effet de cette baisse des taux sur le crédit immobilier ? Nos explications.

Crédit à taux variable : un effet direct

La baisse du taux directeur de la BCE s'est répercutée sur l'Euribor 3 mois (il s'agit du taux de crédit sur base duquel les banques se prêtent entre elles à court terme). Or, ces taux servent de base pour calculer l'évolution des taux de crédit variable. « Dans la journée qui a suivi l'annonce de la BCE, l'Euribor a perdu 10 points de base, qui doivent se répercuter dans les taux variables, toutes choses égales par ailleurs », souligne Etienne-Marie Airiau, directeur général de Banque Privée Européenne (BPE). « On peut donc s'attendre à une baisse des taux variables proposés par les banques de 10 à 20 points de base dans les deux mois à venir ».

Crédit à taux fixe : pas forcément d'impact

Le taux directeur de la BCE n'a, en revanche, pas d'effet direct sur le niveau des taux de crédit fixes. « Néanmoins, si les taux variables diminuent, les banques pourraient choisir de diminuer les taux fixes à leur tour, afin de ne pas laisser se creuser l'écart entre fixe et variable », note Etienne-Marie Airiau. Habituellement, les taux variables se maintiennent en dessous des taux fixes, de 0,8 à 1,2 %.

Quels taux à la rentrée ?

A elle seule, la baisse de taux de la BCE aurait donc un impact assez limité sur les taux fixes. Mais pour certains, elle vient s'ajouter à d'autres arguments justifiant une poursuite de la baisse des taux ces prochaines semaines. Pour mémoire, les taux de crédit à 15 ou 20 ans (hors assurance) sont actuellement inférieurs à 4 %. « En plus de taux courts bon marchés, les banques ont déjà bénéficié de prêts massifs de la part de la BCE ces derniers mois. Par ailleurs, sur le plan commercial, nous avons vu la demande se ressaisir au mois de juin. Tandis que les banques ont besoin de produire davantage de crédit pour remplir leurs objectifs », explique Philippe Taboret, directeur général adjoint de Cafpi.
« On ne voit pas de tendance très affirmée pour les taux de crédit à la rentrée », estime Etienne-Marie Airiau. « Mais comme la production de crédit est actuellement plutôt ténue, certaines banques pourraient être tentées de baisser leurs taux afin de garder une dynamique commerciale ».
Écrit par Edouard LEDERER  LES ECHOS 11 juillet 2012
Journaliste Finances persos

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