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dimanche 8 juillet 2012

Le métier de la caissière en voie de disparition ?

C'est un charmant petit couple de jeunes retraités. Sous le périphérique, ils s'arrêtent pour signer la pétition de la CFDT Commerce, en lutte contre l'instauration de caisses automatiques dans les grandes surfaces. C'est la troisième opération de sensibilisation, au nom de code Sbam, détournement de l'argumentaire Auchan «Sourire, bonjour, au revoir, merci» pour en faire un «Sans bornes automatiques, merci». Plus d'une soixantaine de supermarchés ont été investis. «Je ne suis pas syndicaliste pour deux sous, affirme Roger, mais je suis contre tout ce qui peut entraîner des licenciements. C'est encore un moyen pour faire augmenter le bénéfice des actionnaires.»

Elles sont d'abord apparues dans un supermarché Auchan, en test, avant de se généraliser dans d'autres enseignes, Carrefour, Attac et même Leroy Merlin. Responsable sécurité dans un supermarché Auchan à Cergy (95) et syndicaliste CFDT, Freb estime à «12 le nombre d'automates» dans son magasin, et à «une dizaine de postes supprimés». Le syndicat porte à près de 200 000 le nombre de postes menacés par les nouvelles technologies (lire ci-dessous). Laura fait ses courses en famille, cinq enfants, quatre à tourner autour du chariot, un dedans. «Ces grandes structures sont déjà suffisamment déshumanisées pour qu'on ne nous enlève pas nos caissières. Je viens une fois par semaine, je finis par en connaître quelques-unes. Elles sont toujours utiles quand il y a un petit litige.» Geneviève, dame âgée mais toujours coquette l'admet : «La caissière est parfois, avec le facteur, la seule personne à qui je parle dans une journée.» Pour Laura, qui remplit en une sortie courses deux chariots, ces automates riment avec galère. «Je vais devoir sortir mes courses, les biper et les emballer. Toute une organisation. Caissière, c'est un métier et ce n'est pas à moi, cliente, de le leur voler.» Certains parlent gain de temps, les clients sont sceptiques. «Je ne suis pas certaine que les petites mamies s'adapteront à ce système-là», doute Laura. «Nous faisons les courses à deux , explique Roger, un qui décharge, l'autre qui emballe, c'est assez rapide.»
Avoir une carte ou pas, c'est également l'enjeu. «Il arrive que ma fille veuille s'acheter une bricole avec son argent de poche, dit Laura. Avec les automates, ce ne sera plus possible.» A moins de doter les gamins de quatre ans de cartes bleues...

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