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lundi 13 août 2012

Les alarmes de piscines en eaux troubles

Le 10 juillet, Luc Chatel, secrétaire d’Etat chargé de l’industrie et de la consommation, décidait de retirer du marché et de rappeler cinq alarmes de piscines, jugées insuffisamment fiables. Mais aucun décret n’a été publié depuis et la DGCCRF affirme finalement que les utilisateurs peuvent conserver sans crainte quatre de ces modèles. L’Etat patauge.

Les piscines pullulent en France autant que l’obsession de sécurité. Face aux noyades d’enfants (une cinquantaine par an, selon le gouvernement), la loi fait obligation aux propriétaires d’installer un dispositif au choix : barrière, abri, couverture ou alarme. Cette dernière, bien moins coûteuse (400 euros environ, sans la pose), est la plus prisée. Mais le 12 juin dernier, la Commission de sécurité des consommateurs (CSC), autorité administrative indépendante, révélait après des tests qu’un seul modèle d’alarme sur six était vraiment fiable (Sensor Espio). “La plupart ne détectent pas la chute d’une masse de 6 kilos, notait la CSC. Plus inquiétant, la moitié des alarmes ne repère pas, ou insuffisamment, les poids de 8 kilos. Enfin, les niveaux sonores d’alerte s’avèrent médiocres dans quatre cas sur six.” De quoi reléguer les alarmes (et la loi) au rang de gadgets de bonne conscience. Le 10 juillet, sous la pression de l’association “60 millions de consommateurs”, le secrétaire d’Etat à la consommation, Luc Chatel, décidait de retirer du marché les cinq alarmes “pas efficaces” (Aqualarm DET10, Sensor Premium PRE005-M, Securipool, Poolguard, Alpool JB 2005) et demandait “qu’un courrier soit adressé” à leurs détenteurs afin qu’ils changent de système. Aucun décret d’interdiction n’a été pris depuis, mais la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) annonce sur son site Internet : “Suite aux contacts pris depuis lors par la DGCCRF avec les entreprises concernées et aux tests complémentaires qui viennent d’être effectués (...), la commercialisation de ces cinq modèles a été ou va être arrêtée”.


“Le ministre a fait une bourde”

Étonnamment, elle poursuit : “Quatre de ces modèles (Aqualarm DET10, Sensor Premium PRE005-M, Securipool, Poolguard, ndlr) peuvent être maintenus en fonction dans les piscines. (...) Elles détectent la plupart des chutes de 8 kg. (...) Il n’y a aucune raison de les enlever”. Aucune raison de les enlever, mais des raisons de les interdire à la vente ? On marche sur la tête. “Leur problème est qu’elles risquent de ne pas se déclencher dans certaines conditions alors qu’elles le devraient (par exemple en fonction du vent). Il ne faut donc pas compter uniquement sur elles”, précise la DGCCRF. “Oui, quand il y a trop de vent, l’alarme se met hors surveillance, mais elle prévient alors l’utilisateur par un bip sonore. À ce moment-là, c’est à chacun d’organiser sa propre vigilance”, réagit Pierre Hervé, qui commercialise la marque Aqualarm à la Réunion. “Aqualarm a décidé de suspendre ses ventes le temps que ce soit plus clair. Mais cette alarme est aux normes et fonctionne très bien.” Ce gérant de la société Alarme Sécurité Service a sa petite idée sur cet imbroglio : “Le ministre a fait une bourde en s’engageant trop vite. Si bien qu’aujourd’hui, les administrations le protègent avec de la langue de bois. Elles font traîner le dossier pour ne pas le discréditer.” Un importateur affirme même que l’administration “proposerait finalement aux fabricants d’alarmes de garder le même produit mais d’en changer le nom et l’emballage”, histoire de faire semblant. La DGCCRF indique, elle, qu’une “nouvelle norme plus exigeante sera publiée dans les prochains mois”.

Un modèle jugé défectueux

Une chose est sûre, l’alarme Alpool JB 2005 est bel et bien jugée “défectueuse” et fera bientôt l’objet d’un rappel auprès de ses propriétaires, car “ce modèle ne détecte pas les chutes de 8 kg”, affirme la DGCCRF. Selon Pierre Hervé, les utilisateurs sont plus en cause que les appareils : “Les gens doivent tester leur alarme régulièrement et la ramener en cas de défaillance. Ils doivent aussi s’assurer qu’elle est bien en marche : beaucoup ne supportent pas les déclenchements intempestifs et enlèvent carrément les piles sans jamais les remettre ! L’important pour eux, c’est de ne pas avoir d’amende. Or la boîte noire enregistre tout, et en cas d’accident, la responsabilité leur incombera.” Pour cet installateur, même si rien ne remplace la vigilance des parents, l’alarme n’est donc pas un placebo aléatoire

Source : clicanoo.com

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