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mardi 18 septembre 2012

Crise:a remake!

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"CRISE - Dans le sillage des mesures exceptionnelles prises par la Fed cette semaine, se profile un retour en force de la crise des subprimes. Bern Bernanke, président de la FED, a célébré à sa manière le 15 septembre, quatrième anniversaire de la chute de Lehman Brothers. Symbole de cette crise, que le monde a brusquement découvert le jour de la faillite de cette gigantesque banque d'affaires.
Point de départ médiatique de la période dramatique que nous traversons aujourd'hui, cette crise des subprimes s'est aujourd'hui transformée en crise de la dette des Etats, venus au secours des institutions bancaires et financières. C'est aussi la crise de la zone euro, embourbée dans un jeu domino dont le foyer grec reste toujours la poudrière de l'union monétaire.
À travers un retour chronologique, Le HuffPost vous propose de revivre ces événements, que nous décrypterons à la lumière des faits récents.
Eté-Automne 2008: CRISE BANCAIRE
Pour bien comprendre, il s'agit déjà de définir la crise des subprimes. Au début des années 2000, les Etats-Unis s'emparent de la folie du crédit, que les banques encouragent volontiers. Les emprunteurs, même non solvables, contractent des formules de prêts immobiliers de plus en plus exotiques. Toutes ont en commun de prévoir des remboursements dont le taux varie dans le temps en fonction de certains indices. Dans les premières années, les taux sont bas et les emprunteurs peuvent rembourser facilement. Mais les années suivantes, les taux ont augmenté et les mensualités sont de plus en plus lourdes. Si bien que nombre de personnes ne peuvent plus rembourser leur emprunt immobilier et sont contraints de vendre leur bien, faisant ainsi chuter les prix de l'immobilier.
En France, on ne connait presque pas ces taux variables. Ils représentent à peine 10% des crédits immobiliers, souvent pour des durées courtes et contractés par une clientèle au contraire très aisée.
Ces emprunts "toxiques" (car ayant des forts risques d'être non-remboursés) sont compilés avec d'autres produits financiers, bénéficiant de la AAA des agences de notation. Ces titres "masqués" sont ensuite échangés sur les places boursières du monde. La banque d'affaires américaine Goldman Sachs est une des pionnières dans la création de ces "subprimes".
Forcément, quand les ménages emprunteurs ne peuvent plus rembourser leurs prêts pour diverses raisons (montée des taux d'intérêts notamment), le système se grippe. Problème, les acteurs financiers n'ont que trop profité de ces titres et beaucoup en sont infestées. Du coup, leurs titres perdent instantanément leur valeur et les flux entre les banques se coupent, devant le manque de confiance des investisseurs.
C'est le cas des banques Goldman Sachs, JP Morgan, Merril Lynch ou Lehman Brothers. Mais aussi de Fannie Mae et Freddie Mac, les organismes américains de refinancement du crédit immobilier, les prêteurs Countrywide et Indyman et l'assureur AIG. Au Royaume-Uni c'est la banque Northern Rock, en Allemagne c'est Deutsche Postbank, Dexia en Belgique... La Française Société Générale annonce également de grosses pertes, de l'ordre de 2 milliards d'euros.
Le fleuron de Wall Street Lehman Brothers se déclare en faillite le 15 septembre, faisant chuter toutes les places boursières mondiales. L'Etat refuse de voler au secours de la banque, mais nationalise AIG, Bank of America rachète Merril Lynch et des prêts importants sont octroyés par le Trésor américain à tous les acteurs du secteur.

Washington aurait pu venir en aide de Lehman Brothers, mais Henry Paulson, secrétaire du Trésor de l'époque, a voulu faire un exemple.
Conjointement présenté par la Réserve fédérale et le Trésor, le plan "Paulson", d'un montant de 700 milliards de dollars, est voté au Congrès américain. De nature à sauver les marchés financiers, il ne convainc toutefois pas les investisseurs. Le CAC40 et le Dow Jones connaissent une chute historique le 6 octobre 2008, c'est le "lundi noir".
Il faut que sept banques centrales mondiales (États-Unis, Europe, Royaume-Uni, Canada, Suède, Suisse et Chine) s’accordent pour baisser leurs taux directeurs d'un demi-point, pour calmer les marchés.
En France, le gouvernement adopte un plan national prévoyant l’injection de 10,5 milliards d'euros dans les six plus grandes banques privées françaises, ces dernières devant en contrepartie consentir des prêts aux PME et aux ménages afin d’atténuer les effets de la crise sur l’économie.
La crise bancaire en Islande annonce ce qui arrivera quelques années plus tard en Europe: les nombreuses banques du pays tombent en faillite, elles sont toutes nationalisées par l'Etat. Depuis, le pays est parvenu à un miracle, se redressant et retrouvant son dynamisme en l'espace de seulement quatre ans:

Hiver 2008-2009, CRISE ECONOMIQUE
Cherchant à effectuer des placements moins risqués, les investisseurs se réfugient alors vers les matières premières. Le pétrole, mais aussi les produits agricoles sont les cibles privilégiées. Du coup, le prix du baril monte en flèche et dépasse les 100 dollars la semaine du 25 février 2008. Le record est atteint en juillet de la même année, avec un cours frisant les 150 dollars.
La crise financière devient alors économique. La consommation chute dans les pays développés, les entreprises accusent des pertes énormes et sont obligées de dégraisser leurs effectifs ou font faillite.
Le secteur automobile est particulièrement touché. Le géant américain General Motors se place en faillite juin 2009, seulement trois mois après Chrysler. En France, Nicolas Sarkozy débloque un prêt de 7,8 milliards d'euros à Renault et PSA Peugeot-Citroën, en contrepartie d'un engagement sur l'emploi et sur la pérennité des sites d'assemblage sur le territoire.

Les pays entrent doucement en récession
 (au moins deux moins consécutifs de croissance négative). En 2008, l'Irlande, Japon, Suède, Hong-Kong, Singapour, Italie, France, Allemagne, Etats-Unis, Royaume-Uni, Espagne se succèdent.
Le chômage explose également. En France le taux passe de 7,9% en septembre 2008 à 10% en décembre 2009. Les Etats-Unis passent de 5% en 2008 à près de 10% à la fin 2009... C'est également l'occasion de se pencher sur le cas de la Grèce qui passe de moins de 8% en 2008, à plus de 24% en juillet 2012.
A partir de 2010, CRISE DES ETATS
La Grèce est, entre 2000 et 2007, l'un des meilleurs élèves de la zone euro avec un taux de croissance de 4,2%. Profitant de son entrée dans l'union monétaire, elle se finance à l'aide d'importants emprunts sur les marchés financiers. La banque d'affaires Goldman Sachs aide également Athènes -dans le plus grand secret- à maquiller ses comptes tout en creusant son déficit.
Ses deux principaux secteurs économiques, le tourisme et le transport maritime, ont été sévèrement affectés pendant le début de la crise économique et ont vu leur revenus chuter de 15 % en 2009. Couplés à une dette publique très importante (constamment au-dessus de 100% de son PIB depuis 2005), le pays se déclare à l'agonie dès le printemps 2010.
C'est désormais le temps des plans d'aide:
  • 110 milliards d'euros (mai 2010)

  • 130 milliards d'euros (mars 2012)

  • Effacement de dette privée évaluée à 107 milliards d'euros (février 2012)
Ces plans successifs sont assortis de conditions drastiques d'austérité, mettant en péril l'équilibre social du pays. La sécurité sociale n'arrive plus à se financer, le ramassage des ordures n'es plus effectué, les musées ferment, les livres disparaissent des écoles... Les salaires du privé ont baissé de 25% en 2011, le SMIC est rabaissé à 586 euros bruts, faisant tomber le salaire moyen à 803 euros en 2012.

D'autres pays ont également reçu des plans d'aide, sous conditions:
  • Irlande: 85 milliards d'euros en novembre 2010

  • Portugal: 78 milliards d'euros en mai 2011

  • Espagne: 100 milliards d'euros en juin 2012, mais prêtés directement aux banques
Face à la crainte de faillite des Etats, les investisseurs imposent des taux d'emprunt impossibles aux Etats en difficulté, qui ne peuvent plus financer. Au terme de longs mois de débats, la BCE intervient le 6 septembre 2012 et annonce un nouveau programme de rachat de dette des Etats de la zone euro. Les marchés se calment, les investisseurs applaudissent, laissant un peu de répit aux Etats.
De leurs côté les Etats-Unis décident d'inonder leur économie de liquidités, afin de relancer la croissance et l'emploi. Les places financières exultent également, mais jusqu'à quand ?"

Grégory Raymond
Huffington Post le15 septembre 2012

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