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mercredi 25 juillet 2012

"La piscine creuse son sillon" (Le Monde, juillet 07)

Nous vous invitons à prendre connaissance de cette étude publiée sur Le Monde du 12 juillet courant.

"Symbole d'un luxe inaccessible, réservé à une élite, disposer de sa piscine privée n'est pas encore à la portée du plus grand nombre. Pour autant, il ne s'agit plus d'un rêve inabordable.
La preuve :
un peu plus d'un million de foyers en ont installé une dans leur jardin.

La France caracole en tête du classement européen en nombre de piscines par habitant et la progression se poursuit, au rythme soutenu de 8 % par an. L'offre s'est considérablement développée et propose des bassins pour tous les goûts. Un bout de terrain d'environ 700 m2 ensoleillé, protégé des vents et des regards, suffit à accueillir les boudins ou les panneaux métalliques - à l'esthétique peu flatteuse - d'une piscine hors sol. Cette solution convient aux locataires et aux budgets modestes - un bassin autoportant de marque Intex coûte de 39 à 490 euros chez Castorama - ainsi qu'aux couples qui souhaitent faire plaisir à leurs enfants le temps d'un été, sans se lancer pour autant dans d'importants travaux.

SE JETER À L'EAU

Le succès de ces piscines simplement posées sur l'herbe - qui peuvent atteindre 11 mètres de longueur et devenir éléphantesques - tient à leur praticité.

Outre qu'il n'est pas nécessaire de réaliser une déclaration de travaux, deux personnes peuvent, en un après-midi, installer le kit comprenant le bassin et son système complet de filtration que l'on peut acheter dans les grandes surfaces, les jardineries, les magasins de bricolage ou sur Internet.

Les esthètes, quant à eux, préfèrent enterrer leur bassin.

"Auparavant, il s'agissait essentiellement de retraités disposant de gros revenus mais aujourd'hui, l'âge moyen de la clientèle tourne autour de la quarantaine", note Julie Lelandais, assistante commerciale chez Desjoyaux. Les prestations clés en main et des délais de réalisation de plus en plus courts incitent un nombre croissant de Français à se jeter à l'eau. "Si tout va bien, le terrassement, la pose et la mise en eau peuvent être réalisés en une quinzaine de jours", affirme Gérard Michaux, directeur de Lagoon Evasion, une entreprise installée en région parisienne.Il n'en faut pas davantage pour tenter ceux qui rêvent de recevoir famille et amis autour d'un bassin hollywoodien doté d'un subtil éclairage tamisé avec des LED.Une piscine "en dur" mesure en moyenne 8 m de long sur 4 m de large. Elle peut être constituée d'une coque préformée en polyester dont la forme sera figée et la largeur limitée à 4 m car elle arrive par camion.
Il peut aussi s'agir d'une construction en maçonnerie et-ou acier aux formes libres recouvertes d'un liner, une sorte de peau intérieure en PVC qui assure l'étanchéité et donne sa couleur à l'eau. Ces piscines, qui coûtent le prix d'une belle voiture - entre 20 000 et 25 000 euros en formule dite "prête-au-bain" (hors local technique) -, disposent souvent d'un fonds incliné. Pour un bassin d'une longueur inférieure à 7,50 mètre, un fond plat est préférable.

Aléas climatiques aidant, la moitié des piscines qui seront vendues cet été sont équipées d'un système de chauffage de l'eau qui allonge la durée théorique d'utilisation - du 15 mai au 15 octobre en région parisienne - et permet d'atteindre la température idéale de 28 C. Il peut s'agir d'un dispositif électrique (compter un investissement compris entre 1 000 et 1 500 euros, sans oublier la consommation énergétique) ou à échangeur thermique (fioul, gaz), mais ce sont les pompes à chaleur utilisant l'air qui sont le plus vendues (compter 2 500 euros pour chauffer 35 m3 d'eau).
Ces systèmes performants ne conviennent pas à la première génération de piscines "bio" (Aquatop, Obio...) conçues pour fonctionner sans l'ajout de produits chimiques grâce à un système de filtre naturel et à des végétaux choisis pour leurs propriétés régulatrices. Il faut, dans ce cas, se préparer à partager sa baignade avec la faune et la flore qui éliront domicile dans ces eaux quasi naturelles.
Pour les autres, ne pas oublier d'ajouter à la facture le prix des produits chimiques d'entretien (150 euros par an). Mais aussi celui de l'aspirateur, de la bâche de l'hivernage et des divers systèmes de sécurité et d'alarme obligatoires depuis 2004. "Un abri de sécurité peut facilement doubler le prix du projet", prévient Julie Lelandais.Enfin, mieux vaut savoir qu'une piscine en dur - considérée comme une dépendance - est assujettie à la taxe d'habitation ainsi qu'à la taxe foncière dès lors que sa construction nécessite un bâti en maçonnerie".

Par : Florence Amalou
Source : Le Monde

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