La piscine fait décidément l'actualités. Après Le Monde, ce sont Les Echos qui publient cet intéressant article sur "la piscine et les français".
"Investissement patrimonial et nouvel espace de vie, la piscine séduit de plus en plus. Les professionnels s'adaptent aux goûts du jour.
Posséder une piscine n'est désormais plus un signe extérieur de richesse ! Mieux, sa présence est aujourd'hui signalée comme plus-value dans les expertises judiciaires, quand hier encore elle comptait au rang des moins-values, du fait des coûts induits. Patrice Koyoumdjian, expert immobilier judiciaire qui officie dans le golfe de Saint-Tropez, est formel :
« La cession d'une villa de luxe sans piscine c'est comme une limousine sans climatisation. Ici, il est difficile de revendre un bien qui ne dispose pas d'un bassin. Mais attention ! Si une architecture banale peut être dopée par un joli bassin, une belle bâtisse peut pâtir d'une pataugeoire. La valorisation de la maison peut augmenter de 5 % à 20 % selon la présence d'un «pool house», d'une vue sur mer ou d'un système à débordement. »
Même ailleurs que dans le Midi, les professionnels affirment enregistrer de belles plus-values, y compris en Bretagne... « L'expansion des maisons individuelles depuis le début de la décennie [+ 8,4 %] soutient fortement le dynamisme du marché des piscines privées qui va se poursuivre bien au-delà de 2008 », remarque le cabinet d'analyses stratégiques Precepta. Mais la motivation financière est loin d'être la seule : les Français envisagent aussi la piscine comme un espace de vie à part entière, synonyme de bien-être et de convivialité.
La France compte 1.248.000 piscines en 2006 - une augmentation de + 8 % par rapport à 2005 -, avec un parc qui se répartit aux deux tiers en piscines enterrées et pour un tiers en bassins hors sol. Au total, sur une période de cinq ans, leur nombre a augmenté de plus de 60 %.
« Elles deviennent bien plus que de simples équipements de loisir et de baignade. Elles complètent les traditionnelles pièces de la maison et font partie intégrante de la décoration du jardin, où les Français aiment de plus en plus se retrouver en famille ou entre amis », confirme Jacques Braun, président de la Fédération des professionnels de la piscine (FPP). Les formes évoluentLa piscine prend donc une autre dimension : « Elle entre dans la culture des Français presque comme un équipement naturel de la propriété et n'est plus tellement un attribut de luxe », précise Jacques Braun. Et, même si les Sarkozy ont prévu d'en faire construire une au fort de Brégançon, elle s'installe aussi dans les endroits les plus exigus à partir de 25 mètres carrés d'espace libre.
« Notre profession a dû s'adapter pour faire des installations dans des jardins de taille modeste », confirme-t-on à la FPP. Et pour cause : en trente ans le nombre de jardins a doublé en France. En 2006, 49 % des ménages en possédaient un et 20 % disposaient d'un balcon ou d'une terrasse. Résultat : l'extérieur devient la cinquième pièce de la maison et inspire designers, architectes et créateurs de tous bords.
Du 7 au 11 septembre, le Salon Maison & Objet consacrera un hall entier à ce phénomène « outdoor- indoor ».Témoin, l'engouement pour les « baignades naturelles », des bassins en pierre intégrés par la végétation. Bioteich, le spécialiste des systèmes écologiques, recrée ainsi l'équilibre originel d'un plan d'eau par le biais de végétaux sélectionnés pour leurs vertus d'épuration afin d'éviter le recours à des produits chimiques ou aux traitements UV.
Né il y a vingt-cinq ans en Autriche, ce concept remporte un succès croissant malgré son coût plus élevé qu'une piscine traditionnelle, entre 40.000 et 50.000 euros pour un bassin de 8 mètres par 4 mètres, contre 10.000 à 15.000 euros pour le système « classique » en kit, à monter soi-même - auquel s'ajoute souvent le même montant pour l'aménagement et la décoration -, et 20.000 euros à 45.000 euros en « prêt-à-plonger » selon la taille.
« Nous enregistrons cinq à six demandes de renseignements par jour et avons signé 13 baignades naturelles en France cette année, soit le double de l'an passé », note Vincent Vallée, paysagiste et installateur de Bioteich en France.
Les fabricants traditionnels sont eux aussi sous pression.
Ils doivent concevoir des ensembles plus cohérents, des lieux à vivre, et proposer des produits et des installations qui respectent l'environnement. Ainsi les formes évoluent. Si le rectangle reste prépondérant, des contours libres apparaissent, venant épouser la nature. Les matériaux s'enrichissent de pierres reconstituées, de bois et de synthétiques. « Nous ne sommes plus sur des environnements classiques », admet Bernard Stagnoli, vice-président de la FPP.
Même le liner, ce tissu plastifié qui épouse l'intérieur du bassin, délaisse le traditionnel bleu turquoise pour le noir ou le gris, qui donnent tous deux l'aspect d'un bassin creusé dans la pierre. L'eau prend quant à elle des teintes vert lagon sous l'effet d'un liner jaune ou encore transparente sur du blanc. La technologie aussi est de la partie avec les lumières LED pour changer les ambiances.
Chez Polaris, le Water Design System, une nouvelle gamme de la marque consacrée aux piscines, propose un choix de lames d'eau et d'éclairages variés par fibre optique pour créer différents effets. Objectif : combiner les jets d'eau hydromassants avec des cascades passant par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Côté équipement, les plongeoirs rivalisent avec les toboggans. Et des programmes d'aquagym avec des jets de streamers se développent, tandis qu'on assiste au retour des « couloirs de nage ». « Nous faisons face à une demande de consommateurs qui veulent utiliser leur piscine comme un centre personnel de remise en forme. Nous avons même depuis peu des projets de bassins de 15 mètres de long par 2,50 mètres de large. En fait, ce qui est nouveau c'est la diversité des motivations », constate Bernard Stagnoli.
Des solutions économiques
A l'image de celle relative au développement durable, qui apparaît de plus en plus prégnante. « Nous relevons des attentes très fortes des consommateurs pour des solutions économiques », note Jean Lermite, vice-président de la FPP. L'électrolyse au sel se développe, ainsi que le chauffage solaire ou la pompe à chaleur ; la filtration traditionnelle s'accommode d'éléments naturels comme le sable ou les algues ; de nouveaux systèmes permettent d'économiser l'eau, comme de laisser la piscine remplie à l'année puis de la recouvrir avec des couvertures limitant son évaporation. « Les 1.248.000 bassins correspondent à 0,11 % de la consommation d'eau des Français », fait d'ailleurs valoir la FPP pour parer toute critique.Une nouvelle catégorie de spécialistes apparaît également, à l'instar d'Aquasteel et d'Aquapolis, qui ont lancé des franchises début 2007 sur les piscines à installer soi-même, mais aussi les accessoires, l'équipement et les produits d'entretien. Ils profitent aussi de l'engouement pour les spas, saunas et hammams, note l'étude du cabinet Precepta : « Un marché proche de celui de la piscine, qui a progressé de 57 % entre 2001 et 2005 avec des acteurs qui se positionnent sur l'univers du bien-être. »
Pour l'heure, les candidats doivent se préoccuper de leur budget. Car les professionnels sont unanimes : une piscine se commande en été pour un premier coup de pioche en automne et une mise en eau l'été suivant. A moins que la grisaille de l'été 2007 au nord de la Loire ne décourage les amateurs de baignade.
Source : SOPHIE PÉTERS, Les Echos
"Investissement patrimonial et nouvel espace de vie, la piscine séduit de plus en plus. Les professionnels s'adaptent aux goûts du jour.
Posséder une piscine n'est désormais plus un signe extérieur de richesse ! Mieux, sa présence est aujourd'hui signalée comme plus-value dans les expertises judiciaires, quand hier encore elle comptait au rang des moins-values, du fait des coûts induits. Patrice Koyoumdjian, expert immobilier judiciaire qui officie dans le golfe de Saint-Tropez, est formel :
« La cession d'une villa de luxe sans piscine c'est comme une limousine sans climatisation. Ici, il est difficile de revendre un bien qui ne dispose pas d'un bassin. Mais attention ! Si une architecture banale peut être dopée par un joli bassin, une belle bâtisse peut pâtir d'une pataugeoire. La valorisation de la maison peut augmenter de 5 % à 20 % selon la présence d'un «pool house», d'une vue sur mer ou d'un système à débordement. »
Même ailleurs que dans le Midi, les professionnels affirment enregistrer de belles plus-values, y compris en Bretagne... « L'expansion des maisons individuelles depuis le début de la décennie [+ 8,4 %] soutient fortement le dynamisme du marché des piscines privées qui va se poursuivre bien au-delà de 2008 », remarque le cabinet d'analyses stratégiques Precepta. Mais la motivation financière est loin d'être la seule : les Français envisagent aussi la piscine comme un espace de vie à part entière, synonyme de bien-être et de convivialité.
La France compte 1.248.000 piscines en 2006 - une augmentation de + 8 % par rapport à 2005 -, avec un parc qui se répartit aux deux tiers en piscines enterrées et pour un tiers en bassins hors sol. Au total, sur une période de cinq ans, leur nombre a augmenté de plus de 60 %.
« Elles deviennent bien plus que de simples équipements de loisir et de baignade. Elles complètent les traditionnelles pièces de la maison et font partie intégrante de la décoration du jardin, où les Français aiment de plus en plus se retrouver en famille ou entre amis », confirme Jacques Braun, président de la Fédération des professionnels de la piscine (FPP). Les formes évoluentLa piscine prend donc une autre dimension : « Elle entre dans la culture des Français presque comme un équipement naturel de la propriété et n'est plus tellement un attribut de luxe », précise Jacques Braun. Et, même si les Sarkozy ont prévu d'en faire construire une au fort de Brégançon, elle s'installe aussi dans les endroits les plus exigus à partir de 25 mètres carrés d'espace libre.
« Notre profession a dû s'adapter pour faire des installations dans des jardins de taille modeste », confirme-t-on à la FPP. Et pour cause : en trente ans le nombre de jardins a doublé en France. En 2006, 49 % des ménages en possédaient un et 20 % disposaient d'un balcon ou d'une terrasse. Résultat : l'extérieur devient la cinquième pièce de la maison et inspire designers, architectes et créateurs de tous bords.
Du 7 au 11 septembre, le Salon Maison & Objet consacrera un hall entier à ce phénomène « outdoor- indoor ».Témoin, l'engouement pour les « baignades naturelles », des bassins en pierre intégrés par la végétation. Bioteich, le spécialiste des systèmes écologiques, recrée ainsi l'équilibre originel d'un plan d'eau par le biais de végétaux sélectionnés pour leurs vertus d'épuration afin d'éviter le recours à des produits chimiques ou aux traitements UV.
Né il y a vingt-cinq ans en Autriche, ce concept remporte un succès croissant malgré son coût plus élevé qu'une piscine traditionnelle, entre 40.000 et 50.000 euros pour un bassin de 8 mètres par 4 mètres, contre 10.000 à 15.000 euros pour le système « classique » en kit, à monter soi-même - auquel s'ajoute souvent le même montant pour l'aménagement et la décoration -, et 20.000 euros à 45.000 euros en « prêt-à-plonger » selon la taille.
« Nous enregistrons cinq à six demandes de renseignements par jour et avons signé 13 baignades naturelles en France cette année, soit le double de l'an passé », note Vincent Vallée, paysagiste et installateur de Bioteich en France.
Les fabricants traditionnels sont eux aussi sous pression.
Ils doivent concevoir des ensembles plus cohérents, des lieux à vivre, et proposer des produits et des installations qui respectent l'environnement. Ainsi les formes évoluent. Si le rectangle reste prépondérant, des contours libres apparaissent, venant épouser la nature. Les matériaux s'enrichissent de pierres reconstituées, de bois et de synthétiques. « Nous ne sommes plus sur des environnements classiques », admet Bernard Stagnoli, vice-président de la FPP.
Même le liner, ce tissu plastifié qui épouse l'intérieur du bassin, délaisse le traditionnel bleu turquoise pour le noir ou le gris, qui donnent tous deux l'aspect d'un bassin creusé dans la pierre. L'eau prend quant à elle des teintes vert lagon sous l'effet d'un liner jaune ou encore transparente sur du blanc. La technologie aussi est de la partie avec les lumières LED pour changer les ambiances.
Chez Polaris, le Water Design System, une nouvelle gamme de la marque consacrée aux piscines, propose un choix de lames d'eau et d'éclairages variés par fibre optique pour créer différents effets. Objectif : combiner les jets d'eau hydromassants avec des cascades passant par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Côté équipement, les plongeoirs rivalisent avec les toboggans. Et des programmes d'aquagym avec des jets de streamers se développent, tandis qu'on assiste au retour des « couloirs de nage ». « Nous faisons face à une demande de consommateurs qui veulent utiliser leur piscine comme un centre personnel de remise en forme. Nous avons même depuis peu des projets de bassins de 15 mètres de long par 2,50 mètres de large. En fait, ce qui est nouveau c'est la diversité des motivations », constate Bernard Stagnoli.
Des solutions économiques
A l'image de celle relative au développement durable, qui apparaît de plus en plus prégnante. « Nous relevons des attentes très fortes des consommateurs pour des solutions économiques », note Jean Lermite, vice-président de la FPP. L'électrolyse au sel se développe, ainsi que le chauffage solaire ou la pompe à chaleur ; la filtration traditionnelle s'accommode d'éléments naturels comme le sable ou les algues ; de nouveaux systèmes permettent d'économiser l'eau, comme de laisser la piscine remplie à l'année puis de la recouvrir avec des couvertures limitant son évaporation. « Les 1.248.000 bassins correspondent à 0,11 % de la consommation d'eau des Français », fait d'ailleurs valoir la FPP pour parer toute critique.Une nouvelle catégorie de spécialistes apparaît également, à l'instar d'Aquasteel et d'Aquapolis, qui ont lancé des franchises début 2007 sur les piscines à installer soi-même, mais aussi les accessoires, l'équipement et les produits d'entretien. Ils profitent aussi de l'engouement pour les spas, saunas et hammams, note l'étude du cabinet Precepta : « Un marché proche de celui de la piscine, qui a progressé de 57 % entre 2001 et 2005 avec des acteurs qui se positionnent sur l'univers du bien-être. »
Pour l'heure, les candidats doivent se préoccuper de leur budget. Car les professionnels sont unanimes : une piscine se commande en été pour un premier coup de pioche en automne et une mise en eau l'été suivant. A moins que la grisaille de l'été 2007 au nord de la Loire ne décourage les amateurs de baignade.
Source : SOPHIE PÉTERS, Les Echos
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